EASM : Le Guide du Décideur pour un choix adapté

Vous connaissez cette sensation désagréable quand vous réalisez que votre entreprise est visible sur internet bien au-delà de ce que vous imaginiez ? Il y a quelques mois, lors d’un audit Red Team pour un client du secteur bancaire, nous avons découvert que leur nouveau système de visioconférence était accessible depuis l’extérieur avec des identifiants par défaut. Le responsable sécurité a blêmi : « Mais on vient de l’installer, comment vous avez fait ? » En réalité, c’est exactement pour ces découvertes que l’EASM (External Attack Surface Management) devient aujourd’hui indispensable.

Qu’est-ce que l’EASM ? Définition pour les décideurs

L’EASM, ou gestion de la surface d’attaque externe, c’est votre radar de cybersécurité tourné vers l’extérieur. Imaginez votre entreprise comme un château fort : traditionnellement, vous surveillez l’intérieur des murs (avec vos antivirus, SIEM, et autres outils), mais l’EASM observe tout ce qui est visible depuis l’extérieur : vos tours, vos fenêtres, vos points d’entrée potentiels.

Concrètement, une solution EASM scanne internet pour identifier tous les actifs numériques de votre organisation qui sont exposés : serveurs web, applications, équipements IoT, services cloud, et même les erreurs de configuration que vous ne soupçonnez pas. Pour reprendre l’exemple de notre client bancaire, l’EASM aurait détecté cette exposition dès l’installation du système.
Cette approche diffère radicalement de la cybersécurité traditionnelle qui se concentre sur la protection périmétrique. L’EASM adopte la perspective de l’attaquant : « Qu’est-ce que je vois de votre organisation depuis internet ? » Cette vision externe est cruciale car, selon nos observations terrain, 78% des cyberattaques commencent par une reconnaissance externe de la cible.

EASM vs CTEM, ASM, CAASM : Décryptage des différences

Le marché de la cybersécurité regorge d’acronymes qui peuvent sembler similaires. Clarifions les différences pour vous aider à faire le bon choix.

EASM vs ASM : La nuance géographique

L’ASM (Attack Surface Management) englobe toute la surface d’attaque, interne et externe. L’EASM se concentre spécifiquement sur l’exposition externe, ce qui est visible depuis internet. Pour une PME de 200 employés, l’EASM peut suffire car la priorité est souvent de sécuriser ce qui est exposé au monde entier. Pour un grand groupe avec des réseaux complexes, l’ASM complet peut être nécessaire.

EASM vs CTEM : Réactive vs Proactive

Le CTEM (Continuous Threat Exposure Management) est plus large et intègre la gestion continue des menaces. L’EASM est une brique de ce dispositif, focalisée sur la découverte et le monitoring des actifs externes. Si vous débutez dans cette approche, commencer par l’EASM vous donnera une base solide avant d’envisager un CTEM complet.

EASM vs CAASM : L’ampleur du scope

Le CAASM (Cyber Asset Attack Surface Management) cartographie tous les actifs cyber de l’organisation. L’EASM se limite aux actifs exposés sur internet. Pour un DSI qui veut une première approche pragmatique, l’EASM offre un retour sur investissement plus rapide et visible.

Pourquoi l’EASM devient-il indispensable en 2025 ?

La multiplication des points d’exposition

Les chiffres sont clairs, les sociétés de cybersécurité et auditeurs découvrent en moyenne 40% d’actifs exposés en plus de ce qu’ils pensaient surveiller. Cloud, télétravail, IoT, applications métier… chaque transformation digitale élargit votre surface d’attaque externe.

Les nouvelles obligations réglementaires

NIS2 et DORA imposent une connaissance précise de vos actifs et de leur exposition. Un RSSI me confiait récemment : « On nous demande de cartographier nos risques cyber, mais comment faire si on ne sait pas ce qui est exposé ? » L’EASM répond directement à cette exigence en fournissant un inventaire automatisé et continu.

L’évolution des techniques d’attaque

Les attaquants d’aujourd’hui commencent rarement par un email de phishing. Ils scannent massivement internet pour identifier les vulnérabilités accessibles. Notre équipe Red Team utilise exactement les mêmes techniques que les cybercriminels et l’EASM vous donne leur perspective avant qu’ils ne l’exploitent.

Solutions EASM françaises vs étrangères : Le choix de la souveraineté

Pourquoi choisir une solution EASM française ?

La question de la souveraineté n’est pas qu’un effet de mode. Quand vous surveillez votre surface d’attaque externe, vous collectez des données sensibles sur votre infrastructure, vos fournisseurs, vos partenaires. Confier ces informations à une solution hébergée à l’étranger, c’est créer un risque supplémentaire.

Chez Bearops, nous avons fait le choix d’une solution souveraine pour notre plateforme Beareye. Cette décision s’est révélée décisive lors d’appels d’offres avec des clients du secteur bancaire et de la santé, où la maîtrise des données est cruciale. Cette souveraineté ne doit pas se limiter à la nationalité de l’éditeur mais aussi à la localisation du stockage des données, des investisseurs et actionnaires ou encore de la Supply Chain qui permet le bon fonctionnement de l’EASM.

Les avantages concurrentiels des solutions françaises

  • Conformité RGPD native : Pas de transfert de données vers des pays tiers
  • Support en français : Essentiel pour les équipes techniques
  • Compréhension du marché local : Prise en compte des spécificités réglementaires françaises
  • Réactivité : Proximité géographique pour le support et les évolutions

L’écosystème français de l’EASM

Le marché français compte plusieurs acteurs prometteurs. Au-delà des solutions internationales comme Microsoft Defender EASM ou Crowdstrike, des entreprises comme Patrowl, CybelAngel, ou notre solution Beareye proposent des alternatives souveraines avec des approches innovantes.

Critères de choix d’une plateforme EASM

1. Couverture et précision de la découverte

Une solution EASM efficace doit identifier non seulement vos domaines principaux, mais aussi les sous-domaines oubliés, les services cloud shadow IT, les acquisitions récentes non intégrées. Lors d’un audit récent, nous avons découvert qu’une filiale rachetée deux ans plus tôt exposait encore des services avec des vulnérabilités critiques. Questions à poser :

  • Quels types d’actifs la solution peut-elle découvrir ?
  • À quelle fréquence la découverte est-elle effectuée ?
  • Comment gère-t-elle les faux positifs ?

2. Capacité d’analyse et de priorisation

Identifier les actifs exposés n’est que la première étape. L’EASM doit analyser leur niveau de risque, détecter les vulnérabilités, et vous aider à prioriser les actions. Notre approche avec Beareye combine analyse automatisée et expertise Red Team pour fournir un contexte métier aux vulnérabilités détectées. Questions à poser :

  • Comment la solution évalue-t-elle le niveau de risque ?
  • Peut-elle corréler les vulnérabilités avec des menaces actives ?
  • Fournit-elle des recommandations de remédiation ?

3. Intégration avec votre écosystème existant

Une solution EASM isolée perd de sa valeur. Elle doit s’intégrer avec vos outils SIEM, vos plateformes de gestion des vulnérabilités, vos systèmes de ticketing. Cette intégration permet d’automatiser les workflows de remédiation et d’améliorer votre temps de réaction. Questions à poser :

  • Quelles API sont disponibles ?
  • Comment la solution s’intègre-t-elle avec les outils existants ?
  • Peut-elle alimenter votre SIEM en indicateurs de compromission ?

4. Reporting et tableau de bord

Les dirigeants ont besoin de synthèses exécutives, les équipes techniques de détails opérationnels. Une bonne solution EASM propose des dashboards adaptés à chaque profil technique comme managérial, avec des métriques pertinentes et des tendances dans le temps. Questions à poser :

  • Quels types de rapports sont disponibles ?
  • Peut-on personnaliser les tableaux de bord ?
  • Comment évoluent les métriques dans le temps ?

Retour d’expérience : Déploiement EASM dans une ETI

Permettez-moi de partager un cas concret. Une entreprise de 800 employés du secteur agroalimentaire nous a contactés après avoir découvert que des concurrents accédaient à des informations sensibles via une application métier mal sécurisée. Le DSI était dans l’urgence : « On doit absolument savoir ce qui est exposé et le sécuriser rapidement. »

Phase 1 : Découverte initiale

En 48 heures, notre solution Beareye a identifié 127 actifs exposés, contre les 30 que l’équipe IT connaissait. Parmi les découvertes inquiétantes :

  • Un serveur de sauvegarde accessible sans authentification
  • Trois applications métier avec des vulnérabilités critiques
  • Des équipements IoT de production exposés sur internet

Phase 2 : Priorisation et remédiation

L’important n’était pas de tout corriger en même temps, mais de prioriser selon le risque métier. Nous avons classé les actifs par criticité et défini un plan de remédiation sur 90 jours. Les actions prioritaires ont été traitées en une semaine.

Phase 3 : Monitoring continu

Six mois après le déploiement, le DSI nous confiait : « On a enfin une vision claire de notre exposition. Cela nous permet de définir clairement un plan d’action à court, moyen et long terme. » Le monitoring continu permet désormais de détecter toute nouvelle exposition en temps réel.

Erreurs à éviter dans le choix de votre EASM

1. Se concentrer uniquement sur le prix

Une solution EASM à 20 000€ qui ne détecte que 60% de vos actifs exposés avec des faux positifs coûte plus cher qu’une solution à 80 000€ qui en détecte 95% en limitant le nombre de faux positifs. Le coût d’une cyberattaque réussie dépasse largement l’investissement dans une solution efficace.

2. Négliger la formation des équipes

L’EASM transforme la façon dont vos équipes appréhendent la sécurité. Prévoir de la formation et de l’accompagnement est essentiel pour maximiser la valeur de votre investissement.

3. Oublier l’aspect légal et réglementaire

Assurez-vous que votre solution respecte les obligations RGPD, peut gérer les demandes de droit à l’effacement, et s’adapte aux évolutions réglementaires sectorielles.

4. Sous-estimer l’importance du support

Quand vous découvrez une vulnérabilité critique un vendredi soir, avoir un support réactif et compétent fait la différence. Vérifiez les SLA et testez la réactivité avant de signer.

Guide pratique : Évaluer une solution EASM

Phase 1 : Définir vos besoins

Avant d’évaluer les solutions, clarifiez vos objectifs :

  • Quel est votre niveau de maturité sécurité actuel ?
  • Quels sont vos secteurs d’activité et contraintes réglementaires ?
  • Combien d’actifs pensez-vous exposer ?
  • Quel budget pouvez-vous allouer ?

Phase 2 : Sélectionner 3-4 solutions

Identifiez les solutions qui correspondent à vos contraintes de souveraineté, budget, et fonctionnalités. Privilégiez les acteurs qui connaissent votre secteur d’activité.

Phase 3 : Demander des démos ciblées

Une démo générique ne vous donnera pas les informations nécessaires. Demandez une démonstration sur votre propre infrastructure (dans le respect de la légalité) pour évaluer la pertinence des résultats.

Phase 4 : Tester en conditions réelles

Si possible, négociez une période d’essai ou un POC (Proof of Concept) limité dans le temps. Cela vous permettra d’évaluer la solution dans votre contexte réel.

Phase 5 : Vérifier les références

Contactez des clients existants dans votre secteur. Leurs retours d’expérience vous aideront à anticiper les bénéfices et les difficultés potentielles.

L’avenir de l’EASM : Tendances 2025

Intelligence artificielle et automatisation

L’IA transforme l’EASM en permettant une analyse plus fine des risques et une priorisation automatisée avec toujours moins de faux positifs. Chez Bearops, nous intégrons l’IA dans Beareye pour corréler les vulnérabilités avec les menaces actives et proposer des recommandations contextualisées.

Intégration avec l’écosystème DevSecOps

L’EASM s’intègre de plus en plus dans les pipelines de développement pour détecter les expositions dès le déploiement. Cette approche « shift-left » permet de corriger les problèmes avant qu’ils ne deviennent critiques.

Expansion vers la supply chain

Les solutions EASM évoluent pour surveiller non seulement vos actifs directs, mais aussi ceux de vos fournisseurs et partenaires. Cette vision élargie devient essentielle avec les réglementations comme NIS2.

Conclusion : Passer à l’action

L’EASM n’est plus un « nice-to-have » mais un élément fondamental de votre stratégie de cybersécurité. Les entreprises qui tardent à l’adopter prennent des risques croissants dans un contexte où les attaquants utilisent massivement la reconnaissance externe.

Mon conseil ? Commencez par une approche pragmatique : identifiez une solution adaptée à votre contexte, testez-la sur un périmètre limité, et étendez progressivement. L’important est de commencer maintenant, car chaque jour d’attente est une opportunité supplémentaire pour les attaquants.
Votre surface d’attaque externe évolue en permanence. Votre capacité à la surveiller et la sécuriser doit évoluer au même rythme. L’EASM vous donne cette capacité.
 
 
Besoin d’un accompagnement personnalisé pour choisir et déployer votre solution EASM ? Notre équipe d’experts peut vous aider à évaluer vos besoins, comparer les solutions du marché, et définir une stratégie adaptée à votre contexte. Contactez-nous à contact@bearops.fr pour un échange sans engagement sur votre projet cybersécurité.
 

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